Suivi des temps : rappel des obligations pour les contrats horaires et forfaits jours

Avant de commencer

Cette fiche récapitule vos obligations quant au suivi des temps de travail et de repos pour les contrats en temps horaires et en forfait jours.

 

Ce que dit la loi

Le code du travail impose aux employeurs le contrôle du temps de travail :

  • « l’employeur est tenu d’établir un décompte individuel quotidien et hebdomadaire de la durée du travail effectuée par chaque salarié » Article D. 3171-8 du Code du travail ;
  • « les salariés soumis à un forfait annuel en jours organisent librement leur emploi du temps et leurs horaires de travail » Article L. 3121-65 du Code du travail ;
  • « l’employeur doit par ailleurs veiller au respect des temps de repos » Articles L. 3121-60, L. 3121-64, Cass. soc. 26 septembre 2012, n°11-14.540 ;
  • « le système doit être fiable et infalsifiable » Article L.3171-4 du Code du travail ;
  • « l’outil doit assurer la concordance entre l’horaire réel et l’horaire enregistré » Circ. DRT 93-9 du 17 mars 1993.

Dans le cadre des entreprises françaises possédant des filiales à l’étranger, la mesure des temps de travail doit être généralisée à l’ensemble des sites internationaux pour se conformer aux obligations européennes (directive 2003/88/CE du 4 novembre 2003).

 

Comparatif de vos obligations : contrats en heures Vs contrats au forfait jours

  Temps de travail en heures Temps de travail au forfait jours
Type de contrat Le contrat prévoit un nombre d’heures de travail par jour, semaine ou mois (ex: 35 heures par semaine). Le contrat prévoit un nombre de jours de travail par an (ex : 218 jours).
Population Pour les salariés dont le temps de travail est facilement mesurable en heures. Pour les salariés autonomes sur leur emploi du temps.
.Type de suivi Suivi précis du nombre d’heures travaillées. Suivi précis du nombre de jours travaillés et des temps de repos (respect de 11 heures consécutives de repos par jour et de 35 heures consécutives par semaine).
Heures supplémentaires Les heures supplémentaires sont applicables selon le seuil légal.

Comme la durée de travail n'est pas comptabilisée en heures, la notion d’heures supplémentaires n’existe pas dans le cadre d’un forfait en jours.

Toutefois le salarié peut renoncer à des jours de repos et bénéficier en contre partie d’une majoration de salaire qui ne peut être inférieure à 10% (Art L.3121-59 C.trav)

Obligations

 

L’employeur doit décompter le nombre d’heures travaillées et compenser les heures supplémentaires réalisées :

  • sous la forme d’un repos compensateur. La durée de ce repos est alors équivalente à la rémunération majorée.          Ex : 1 heure supplémentaire payée à un taux majoré de 50 % = un repos compensateur de 1h30.
  • soit sous la forme d’une rémunération. En l'absence d'accord ou de convention, les taux de majoration horaire sont fixés à 25 % pour les huit premières heures supplémentaires travaillées dans la même semaine (pour une durée légale du travail de 35h, de la 36e à la 43e heure), 50 % pour les heures suivantes.

 

L’employeur doit contrôler les temps de repos et décompter le nombre de jours travaillés pour :

      • contraindre à la prise de jours de congés si nécessaire, avec délai de prévenance, lorsque le collaborateur a atteint son quota de jours travaillés,
      • racheter au collaborateur des jours de repos s’ il a travaillé plus que le forfait annuel dans les conditions prévues par la loi ou la convention collective. Si le collaborateur a travaillé moins, aucune retenue de salaire n’est possible.

Il doit également tenir un entretien sur la charge de travail et sensibiliser à la déconnexion.

Risques en cas de non respect

En cas de non-paiement de ses heures supplémentaires ou de non-prise en compte de ses contreparties en repos, le salarié peut signaler le manquement à son employeur par lettre avec RAR et lui demander d'effectuer un rappel de salaire.

Le salarié peut également se rapprocher des représentants du personnel, s'ils existent dans l'entreprise.

En cas de non-règlement du litige, le salarié peut saisir l'inspection du travail et/ou le conseil de prud'hommes.

Le salarié peut solliciter la nullité de la convention de forfait en jours si elle ne respecte pas les conditions légales.

Dans ce cas, le collaborateur est alors réputé soumis à la durée légale du travail (35 heures hebdomadaires) et il peut solliciter le paiement de toutes les heures supplémentaires sur 3 ans, ainsi qu’une indemnité de travail dissimulé.

 

Comparatif des spécificités de 3 conventions collectives : Syntec, Métallurgie et Commerce

  Syntec (1486) Métallurgie (3109) Commerce (2216)
Heures supplémentaires
  • Au-delà de 35h/semaine
  • Demande employeur requise
  • 220h contingent général
  • Au-delà de 35h/semaine
  • Double compensation possible
  • 220h contingent principal
  • Base annuelle 1607h sur 12 mois
  • Max 44h/semaine
  • Moyenne 42h/12 semaines
Majorations et compensations
  • +25% (8 premières h)
  • +50% (heures suivantes)
  • Repos compensateur possible
  • +25% (8 premières h)
  • +50% (heures suivantes)
  • Conversion possible en repos (4 premières h)
  • Salaire mensuel lissé
  • Compte compensation individuel
  • Régularisation annuelle
A noter
  • Toutes prévoient des contreparties obligatoires en repos différentes selon la taille de l'entreprise (50% < 20 salariés, 100% > 20 salariés)
  • Les modalités peuvent être adaptées par accord d'entreprise
  • Conservation des droits en cas de départ pour motif économique

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